

L'avant-garde est-elle à la rue ?
4è étape du chantier : conférence-atelier avec Eric Monsinjon
21 août 2013 - Festival d'Aurillac
Comment et pourquoi distinguer l’organisation sociale et politique d’un mouvement de ses inventions formelles ? Comment naît, se structure, évolue puis se déconstruit un art ?
Pour aborder ces questions, la conférence-atelier « L’Avant-garde est-elle à la rue ? » a exploré des mouvements d’avant-garde , dont le lettrisme et la figure emblématique d’Isodore Isou, qui s’est attaché à détruire la mise en scène classique en autonomisant la déclamation du texte, les gestes corporels de l’interprète et les espaces scéniques, sans cohérence d’ensemble.
Quels rapprochements pouvons-nous faire entre stratégies avant-gardistes et actions des compagnies de rue ? La lecture des cycles de l’histoire de l’art peut-elle nous aider à situer le mouvement des arts de la rue dans ses apports au spectacle vivant ? En navigant dans le répertoire de formes et les méthodes de création des avant-gardes, l’atelier collectif a été l’occasion d’une mise en regard avec les formes et pratiques des arts de la rue.
La démarche
Le protocole proposé le 21 août 2013 au Festival d’Aurillac invitait les participants à phosphorer sur les ruptures esthétiques caractéristiques des arts de la rue… telles qu’observées dans le passé, telles qu’ils les imagineraient dans le futur.
La notion de « rupture esthétique » étant présentée (lors de conférence de l’historien de l’art Eric Monsinjon, cf sa contribution) comme constitutive d’une avant-garde, deux exercices collaboratifs ont été proposés :
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« Quelles ruptures esthétiques (passées, présentes) attribuez-vous aux arts de la rue ?
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« Quelle(s) rupture(s) esthétique(s) les arts de la rue pourraient-ils provoquer dans 20 ans ? »
Ru(e)ptures au futur
La présentation ci-dessous rend compte, de façon éditorialisée, des contributions collectives d'un partie de l'atelier, en réponse à la question « Quelle(s) rupture(s) esthétique(s) les arts de la rue pourraient-ils provoquer dans 20 ans ? ». Plus précisément :
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les productions des participatns sont présentées entre guillemets;
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l'agencement des idées, ainsiq ue les ititulmés (en italique) constituent un regard subjectif a posteriori.
Le protocole
Étape 1 – Retour sur les avant-gardes
I - Préambule
1 – Pendant 5 minutes, chaque participant répond à ces deux questions sur papier de couleur :
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« Qu’est-ce qui, selon vous, caractérise l’avant-garde ? » : réponses sur feuillet BLEU.
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« Quelles questions vous posez-vous au sujet de l’avant-garde ? » : réponses sur feuillet ROSE.
2 – Chacun lit ses réponses aux membres de son groupe.
3 – Pendant 10 minutes, les membres du groupe discutent de leur vision de l’avant-garde et des questions qu’ils se posent à son sujet.
II – Bulle : « L’avant-garde : des arts plastiques aux arts du spectacle »
Intervention d’Eric Monsinjon
III – Postbule
1 – Pendant 10 minutes, chaque groupe échange en réaction aux questions suivantes :
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« L’intervention fait-elle écho aux points de vue initiaux ? »
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« L’intervention répond-elle aux questions que vous vous posiez ? »
… avec pour objectif de choisir ou formuler collectivement une (ou deux) question(s) à poser à Eric Monsinjon.
2 - La question doit être écrite sur un feuillet JAUNE (sur deux feuillets distincts s’il y a deux questions).
Chaque groupe place les questions dans l’enveloppe « QUESTIONS », les enveloppes sont collectées.
Les questions formulées sur feuillets JAUNES sont mises en commun et communiquées à tous.
3 – Pendant 10 minutes, Eric Monsinjon réagit à une partie des questions posées.
Étape 2 – Quelles avant-gardes dans la rue ?
1 – Pendant 5 minutes, chaque participant répond à la question suivante, sur feuillet BLANC :
« Quelles ruptures esthétiques (passées, présentes) attribuez-vous aux arts de la rue ?
2 – Chacun lit ses réponses aux membres de son groupe.
3 – Pendant 25 minutes, les membres du groupe, collectivement :
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regroupent les réponses par thématique,
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débattent de façon à choisir ou formuler les trois ou quatre ruptures esthétiques les plus importantes.
Les formulations finales sont écrites sur papier BLANC et placées dans une enveloppe « RUPTURES ». Les autres feuillets sont récoltés.
Étape 3 – Rue-ptures au futur
1 – Pendant 5 minutes, chaque participant réfléchit à la question suivante, et note ses idées sur feuillet BLANC :
« Quelle(s) rupture(s) esthétique(s) les arts de la rue pourraient-ils provoquer dans 20 ans ? »
2 – Chacun lit ses notes aux membres de son groupe.
3 – Pendant 25 minutes, les membres du groupe imaginent collectivement ce que pourrait être une avant-garde future des arts de la rue, avec pour critère central la rupture formelle.
Si les membres du groupe le souhaitent, ils peuvent inclure dans leur descriptif des éléments de contexte (sur la base par exemple de éléments caractérisant les avant-gardes évoqués par Eric Monsinjon : stratégie de changement de la société, etc.).
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L’avant-garde imaginée par le groupe est retranscrite une feuille BLANCHE A3 : au centre, description des ruptures esthétiques
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le cas échéant, autour de ce descriptif, les éléments de contexte
Étape 4 – Temps de partage
Chaque groupe présente à l’ensemble des participants les résultats des étapes 2 et 3.

